Ce que nous appelons paradigme est la représentation cohérente que nous avons du monde, une manière de voir les choses qui nous est spécifique.
Lors d’un processus d’éveil, cette représentation peut être complètement chamboulée.
Un regard différent
Alors qu’on vivait jusqu’à présent dans une forme d’automatisme ou d’obéissance par rapport à ce que la société, l’école ou encore nos parents nous ont inculqué, on commence à poser un regard différent sur ce qui nous entoure, sur nos habitudes de vie. On interroge cette façon d’être, de faire, de dire : est-ce toujours si cohérent ? Est-ce que c’est en phase avec ce que je ressens être juste ? Que me dit mon corps dans ces moments-là ? Est-il détendu ou contracté ?
Ce que nous acceptions jusqu’alors parce que c’est ainsi, nous ne pouvons désormais plus le tolérer. Cela génère un conflit profond avec nos valeurs, avec nos besoins et avec la façon dont nous voulons expérimenter la vie.
Tous les aspects de notre être peuvent être passés au scan de cette nouvelle vision car un besoin impérieux de réalignement opère en nous. Il doit se réaliser dans la matière. C’est-à-dire dans notre réalité extérieure.
Remise en question de nos repères
On remet en cause les systèmes établis, le fonctionnement de nos sociétés, ses grandes instances mais aussi notre relation aux autres, aux animaux, à la nature, au monde et à nous-même. Nous prenons conscience de l’impact de ce que nous manifestons et de la responsabilité qui nous incombe. Nous comprenons que les choix que nous faisons en chaque instant contribuent à façonner notre réalité individuelle mais aussi la réalité collective.
Est-ce que nous sommes toujours d’accord pour participer à la pollution de la planète ? De quelle manière pouvons-nous réduire cette empreinte à notre échelle ?
Sommes-nous capables de fermer les yeux encore sur le traitement faits aux animaux élevés de façon industrielle ? Sur les méthodes d’abattage.
Sentons-nous que cette alimentation pleine de produits chimiques et dénaturée est bonne pour notre corps et notre psychisme ?
Cette personne dans notre vie nous aime-t-elle réellement ? Est-ce qu’elle respecte nos limites, nos désirs ou est-elle dans le contrôle ou une forme de dépendance ?
A quel point avons-nous de la considération pour nous-même ? Quel reflet nous renvoie le miroir, si tant est que l’on soit capable d’y faire face ?
Pas de retour en arrière
Ces prises de conscience n’émanent pas volontairement de nous mais s’imposent à nous. Il n’est pas possible d’y échapper et il n’y a pas de retour en arrière. Une fois qu’on a ouvert les yeux sur les dissonances dans nos vies, elles restent toujours à la surface pour nous rappeler que nous ne vivons pas en accord avec ce qui nous semble juste et bon. Elles restent jusqu’à ce qu’elles soient corrigées, jusqu’à ce que la cohérence revienne dans nos vies.
Cette ouverture de notre champ de conscience peut concerner aussi les grandes problématiques de notre planète. Nous savons qu’il y a la guerre, des populations déplacées, réfugiées, affamées, en état de santé dégradée. Nous savons cela, nous l’avons vu dans les médias.
Mais maintenant, plus que de le savoir, nous le ressentons dans notre corps. Ce n’est plus juste une information au niveau de notre raison mais notre coeur est touché aussi. Et cela devient insupportable. Cela nous emplit d’une profonde tristesse et un sentiment d’impuissance. Nous pouvons même remettre en question notre statut social. Se demander pourquoi nous avons la chance de vivre dans un environnement relativement paisible comparé à d’autres régions du monde.
Il y aussi le sort réservé à notre belle nature, traitée comme un vulgaire décor. Ses arbres que l’on abat à la chaîne, ses végétaux réduits en bouilli sous les roues de gros engins motorisés, ses animaux chassés, tués, ses espaces maritimes souillés, ses mines explosées.
Conscience d’Unité
Finalement, tout ce qui nous entoure, proche ou éloigné, n’est plus quelque chose séparée de nous mais bien reliée à nous. L’ouverture du coeur que nous expérimentons nous fait ressentir de nouveau cette conscience d’unité, cette interconnexion entre toutes formes de vie. Notre sensibilité est plus aiguë encore qu’auparavant et nous oblige à évoluer vers des comportements plus respectueux du vivant au sens large, nous incluant dedans.
C’est ainsi que l’on peut se voir déménager dans un contexte plus proche de la nature, des forêts, des montagnes ou des mers. Adopter une alimentation plus organique, sans pesticide. Voir notre entourage se vider peu à peu et accueillir des relations plus en phase avec ce que nous devenons, avec des nouveaux centres d’intérêt partagés. Prendre plus de temps pour soi, pour son bien-être, son équilibre de vie. S’investir dans des activités personnelles ou professionnelles faisant plus sens avec ce qui est important pour nous de défendre ou de mettre en lumière. Nous pouvons rechercher globalement plus de paix et d’harmonie dans nos foyers et dans nos relations.
Evolution graduelle
Ce processus de transformation est graduel. Les changements n’opèrent pas instantanément dans nos vies simplement parce que nous l’avons décidé. Cela peut prendre des mois voire des années à faire évoluer des habitudes, ancrées en nous depuis parfois des décennies. Ce réalignement nous le faisons autant pour nous que pour l’impact qu’il a dans le monde.
Il n’y a pas de course à la réussite, ni comparaison à faire non plus. Il n’y a pas de pression à se mettre à soi ou aux autres. Chacun fait de son mieux et chacun est face à sa propre conscience. Car ultimement à l’heure de notre départ, nous serons seuls face à la conséquence de nos actes et du temps et énergie que nous avons dédiés à devenir une personne plus responsable et maître d’elle-même.
Crédits photo : ©sharonjoy17
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