La valeur liberté est chère à nombre d’entre nous. Elle nous évoque les grands espaces, des perspectives lointaines, des sensations agréables dans le corps, la possibilité de se mouvoir sans entrave. Souvent on associe à l’idée d’être libre, celle de faire ce que l’on veut.
La liberté et le cadre
On pourrait penser à tort qu’il s’agisse d’une carte blanche avec toute possibilité présente pour nous. Mais rapidement, nous serions confronter aux limites des autres, de la société, à certaines règles auxquelles nous sommes soumises.
La liberté comme la créativité trouve sa manifestation dans un paradoxe. Celui de s’éprouver dans le cadre et suivant certaines lois.
Imaginez un instant avoir la possibilité de faire absolument tout ce que vous voulez, à partir de maintenant. Cette vastitude infinie a de grandes chances de vous donner le vertige. « Par où commencer, quoi faire ? Il y a tellement de choses que j’aimerais accomplir », pourriez-vous vous dire. Ainsi, vous commenceriez par prioriser vos envies puis par établir un ordre face à cette forme de désorganisation. Vous donneriez une structure à votre démarche.
Ainsi nous pouvons dire qu’aucune liberté ne se vit sans cadre.
L’intention primordiale
Alors, pourquoi est-il si difficile de rester dans le cadre ? Pourquoi certains d’entre nous suffoquent-ils littéralement ? A se taper la tête contre les murs ? Et parfois sans le vouloir sont des électrons libres qui bousculent l’organisation établie.
Un début de réponse pourrait être parce que le cadre en question ne nous convient pas. Parce que les règles qui érigent ce cadre ne sont pas en accord avec nos valeurs profondes.
Ainsi donc, ce n’est pas tant la fonction du cadre que nous rejetons que l’intention primordiale qui a permis la manifestation de ce cadre. Intention qui n’est pas alignée à ce que l’on vibre.
Tout chose manifestée née d’une idée, d’une pensée. Cette empreinte originelle, impalpable établit pourtant les fondations de notre création. Est-elle destinée au bien commun ou à servir des intérêts propres ? Sommes-nous, à travers elle, dans une quête de pouvoir, de reconnaissance ou bien dédions-nous cette énergie aux autres, au collectif ? Encourage-t-elle l’expression de l’unicité des individus ou préfère-t-elle contrôler et formater les comportements ?
En fonction de l’intention émise, la structure qui grandira de ces fondations servira l’épanouissement des individus ou alors les asservira.
Combien de cadres dans notre société ont été créés, en conscience, sincèrement et réellement, sur la base d’une intention tournée véritablement vers le collectif ? Combien de ces cadres, encore, ont réussi à se développer en maintenant cette intention vivante ? Car les fondations sont importantes mais les murs et la charpente tout autant.
L’autorité qui dirige
Par ailleurs, tout structure est régie par une autorité. Qu’incarne cette autorité ? Quelles sont ses valeurs ? Est-elle congruente ?
La question de l’autorité est cruciale. C’est l’autre point essentiel à comprendre.
Nous avons grandi auprès de multiples autorités : parentales, familiales, scolaires, sociétales etc. et au fur et à mesure de notre parcours, nous les avons intégré comme nôtres ou alors rejeté.
Qui dirige nos vies aujourd’hui ? A quelles formes d’autorités intérieures répondons-nous ? Agissons-nous ? Pour répondre à cette question, il suffit d’observer notre vie : l’entreprise dans laquelle on travaille, l’endroit où l’on vit, la famille que l’on s’est construite, notre cercle d’amis, notre vie sociale. Ces sphères de notre existence correspondent-elles réellement à ce qui nous conviendrait ?
D’ailleurs, sommes-nous réellement heureux, heureuses ?
Notre autorité intérieure
Pour savoir si ces autorités dans lesquelles on a baigné sont en phase avec notre identité profonde, il est nécessaire de les interroger. De les observer pour ce qu’elles sont et d’analyser avec honnêteté si elles servent notre bien-être aujourd’hui.
Beaucoup d’entre nous, ne se sentent pas libres parce qu’ils portent en eux des autorités acquises, apprises, imposées qui ne respectent pas les individus qu’ils sont et les besoins de leur âme.
Inconsciemment, ils répondent à des injonctions qui ne leur appartiennent pas ou sont en révolte contre, et mènent leur vie à partir de cet espace.
Nous pouvons nous engager sur un chemin de liberté dès lors où nous œuvrons à partir de notre autorité intérieure. C’est-à-dire celle de notre identité profonde qui nous fait sentir en alignement quand elle est respectée et dans un état de mal-être quand elle est reniée.
Il ne s’agira jamais d’outrepasser les lois de la société qui régissent la vie du collectif ni même d’empiéter sur le terrain du voisin. Mais simplement, revenir à une écoute intérieure qui nous indique de quelle manière nous pouvons nous respecter en répondant à nos besoins fondamentaux.
Considérant que nous – les êtres humains – sommes bons par nature et que l’expression de la division en nous et autour de nous résulte non pas de notre identité profonde mais de parts blessées voire traumatisées, il n’y a pas à craindre d’embrasser notre liberté et de cheminer en direction d’elle.
Il semble au contraire que plus nous prenons soin de nous, en respectant ce qui est important pour nous, plus nous avons envie de prendre soin des autres et de respecter ce qui est important pour eux.
La liberté se trouve donc bien en nous, au niveau de notre conscience. Je vous invite à entamer ce chemin et à faire l’expérience par vous-même d’une part de liberté retrouvée. De goûter à cette respiration de l’âme qui se sent entendue et reconnue, qui peut à nouveau s’exprimer dans la matière sans être déviée par d’autres formes d’autorité.
Vivons libres, vivons notre unicité.
Crédits photo : ©martin-adams
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